mardi 31 mars 2009

La concurrence n'est pas le régulateur de l'économie de marché

Paris le 18 Septembre 2008

La crise financière à nos portes, très différente de celle de 29 …

Il y a un peu plus d'un an éclatait la crise des Subprimes, et déjà les avis étaient partagés sur la conduite à tenir : d'un coté les partisans de la sanction, c'est-à-dire le dépôt de bilan de ceux qui confondaient la finance et le casino, avec à la clef des milliers d'épargnants ruinés, de l'autre le sauvetage des brebis galeuses avec l'injection massive de capitaux de la Fed et la BCE en échange de la promesse de réforme d'un système corrompu et immoral.

On a vu le résultat : il y a quelques mois un Jérôme Kerviel qui n'arrive même pas à faire sauter la banque malgré un petit trou de 5 milliards d'euros, hier la nationalisation de fait de Fannie Mae et Freddie Mac, aujourd'hui Lehman Brothers qui dépose son bilan.
Une année perdue à reculer pour mieux sauter dans un trou encore plus profond, le recul du pouvoir d'achat de tous et notamment des classes moyennes et l'inévitable récession pour tout le monde occidental.

Le spectre de la crise de 29 est sous nos yeux,
- mais à la fois en pire, car c'est la crise de confiance dans le système monétaire avec des conséquences redoutables (cf. la baguette à 1 Md DM de le République de Weimar),
- mais également en plus supportable car le monde connait un fort développement, et la sortie de crise peut être plus rapide.

La cause de tous nos maux chacun la connait, c'est l'absence de moralité de tous ceux qui jouent au Monopoly avec l'argent des autres. La plupart ont une vie familiale ou personnelle irréprochable et ne voleraient pas un œuf mais perdent tout repère dès qu'ils franchissent la porte de leur bureau; ils font simplement "comme tout le monde".

Les autorités morales (cf. l'homélie du Pape aux Invalides sur l'idolâtrie) les hommes politiques (cf. la déclaration de Barak Obama suite à la faillite de Lehman Brothers), et le bon sens populaire nous le répètent à l'envie, c'est le rétablissement de la morale la plus élémentaire, mais comment imposer celle-ci à des multinationales plus puissantes que les Etats à qui souvent elles dictent leur loi ?

La fin programmée de la société de gaspillage – ex "société de consommation"

La morale ne se décrète pas, et tous les systèmes autoritaires ou démocratiques mis en place pour l'imposer ne servent qu'à décourager les nécessaires entrepreneurs, seul capables de créer de la richesse, et favorise l'émergence d'une nomenklatura arrogante.

Comme on le constate la concurrence seule, même véritable, ne suffit pas pour arriver au prix honnête le plus bas, car aucun entrepreneur ne va casser les prix plus que nécessaire pour vendre ses produits.

Beaucoup de personnes, généreuses et attentives au malheur des autres en France ou dans le monde ont lancé l'idée de payer un peu plus cher pour que les producteurs aient un revenu décent, c'est l'idée du commerce équitable, mais que peuvent des initiatives isolées face au bulldozer de la publicité des grands.
Les fédérer pour constituer un contre-pouvoir est impossible car la générosité fait mauvais ménage avec les rapports de force, et les tentatives de récupération ne sont jamais loin !

La nouvelle ère de la connaissance et l'Internet a transformé la planète en un gigantesque supermarché dans lequel on peut trouver les prix les plus bas pour des objets (jetables), de la main d'œuvre (de plus en plus qualifiée et tout aussi jetable), ce qui provoque délocalisations, suppressions d'emplois et dévalorisation du travail manuel.
La société de consommation dénoncée depuis longtemps en raison de sa nature trop matérialiste est devenue une société de gaspillage qui désespère l'Occident en le coupant de ses racines judéo-chrétiennes.

Le contre-pouvoir économique, ce sont les consommateurs, grâce à l'Internet !

Il est assez facile de mesurer les effets, souvent négatifs, de la mondialisation en termes économiques, mais pour la circulation de l'information, nous sommes loin d'avoir découvert tous les bienfaits de ce nouveau média - les méfaits, sexe, jeux, escroqueries… eux, ils ont été découvert il y a fort longtemps !
En caricaturant on peut dire que tous les systèmes économiques et politiques s'appuyaient sur une communication de haut en bas, et la publicité, indispensable pour faire connaître des nouveaux produits est encore dans cette logique "verticale", y compris dans sa forme électronique.
Le media qui "monte", et qui cherche encore sa voie (forum, blog, flux RSS, facebook, …), c'est le "bouche à oreilles" électronique. Il est plus efficace pour véhiculer des messages positifs des Dr Jekyll que des Mr Hyde qui sommeillent dans chacun d'entre nous selon qu'il est producteur ou consommateur.

Le document joint sur les pièces détachées automobiles explique comment cannibaliser les vieux véhicules pour la plus grande satisfaction des consommateurs selon qu'ils possèdent un véhicule bon pour la casse ou un véhicule qu'ils veulent remettre à neuf.
Un tel système ne se met pas en place sans compétence ni moyen financier, mais il est sûr, qu'à partir du moment où il répond à un besoin réel au meilleur coût, il verra le jour, sauf si rien ne doit changer...

A la différence des "Business Model" qui consistent à générer le maximum de marge avec le minimum de personnel, c'est l'inverse qui est recherché.
Cette "incongruité" doit-être mise en avant, tout comme le fait que cette création de valeur doit s'accompagner de la nécessaire la revalorisation du travail manuel, et l'épanouissement des personnes. La plus grande transparence dans la redistribution de la marge (qui peut-être importante) peut constituer un argument commercial important, et il est probable qu'à prestation égale et prix égal, les consommateurs devraient choisir et faire connaître le fournisseur le plus éthique.

La vertu récompensée